Volet musical

Une qualité musicale ambitieuse est naturellement une exigence inhérente à un projet de reconstruction de l’orgue de Saint-Pierre Saint-Paul de Colombes. C’est évidemment le but de ce projet. 

Les raisons associées à ce but, en partie déjà évoquées plus haut, militent pour :

  • un orgue dont la musicalité suscite l’émotion…
  • un instrument à la hauteur du lieu….
  • un instrument ouvert à une large partie du répertoire…
  • un orgue qui permette d’envisager une authentique ambition culturelle et pédagogique. 

S’il est clair que l’ensemble de ce qui sera fait sur l’orgue contribue d’une manière ou d’une autre à améliorer les qualités musicales de l’instrument, on peut noter trois contributions majeures :

  • Tout ce qui pourra être fait au niveau de la tuyauterie ancienne ainsi que des ajouts
  • L’apport de la commande informatique
  • Surélever la partie sonore de l’instrument

Travaux au niveau sur la tuyauterie ancienne et ajout de nouveaux jeux et d’un clavier supplémentaire

L’orgue…  un orchestre symphonique :

Un orchestre symphonique est composé de pupitres : violons, violons alto, violoncelles contrebasses, flûtes, hautbois, trompettes, cors, timbales, trombones ….

Suivant le compositeur et le répertoire, la composition de l’orchestre change, en nombre de pupitres, en effectif par pupitre.

Dans un orgue, l’équivalent du pupitre, c’est le jeu. Certains reprennent les noms des instruments : hautbois, trompette….

L’orgue est un instrument complexe, il comporte de nombreux jeux. Après reconstruction Il comprendra près de 2000 tuyaux.

Augmenter le nombre de jeux et ajouter un clavier à l’orgue de Colombes

L’objectif pour l’orgue de Colombes est d’ouvrir l’instrument à un large répertoire, y compris de musique contemporaine… (dans une église contemporaine). 

Quelques jeux caractéristiques et fondamentaux de l’orgue initial ont été supprimés au fil des années pour « éclaircir » la sonorité d’ensemble par l’ajout d’une tuyauterie aux sonorités aigues. Ces ajouts seront bien entendu conservés et perfectionnés, les jeux supprimés seront restitués.

Il est également souhaitable  de compléter la puissance et la palette sonore de l’instrument par l’ajout de quelques nouveaux jeux.

Pour commander ces nouveaux jeux, il sera nécessaire de disposer d’un troisième clavier.

Ce clavier supplémentaire permettra aussi une plus grande combinaison des sons de l’orgue.

Accorder et harmoniser l’ensemble de l’instrument

La qualité de l’orchestre dépend de la qualité de chaque pupitre, de la qualité de chaque instrument. Pour qu’un orchestre sonne bien, il faut que les instruments des différents pupitres soient bien accordés entre eux, ainsi, tous les jeux, tous les tuyaux doivent être harmonisés et accordés. Le résultat sonore doit apparaitre à l’écoute comme extrêmement « naturel ». Chaque jeu doit garder sa personnalité tout en se fondant et s’harmonisant avec les autres jeux.

Nous recherchons aussi une sonorité qui, tout en pouvant faire résonner les grandes œuvres du répertoire avec conviction, puisse avoir un accent unique, une signature.

L’apport de la commande informatique

La commande informatique permet des ouvertures sur le plan musical car il est possible de mieux exploiter les différents rangs de la tuyauterie. 

Elle permet aussi une ouverture sur la création contemporaine, notamment vers tout ce qui relève de la musique électronique, électroacoustique, spectrale, etc., domaines qui sont l’actualité des compositeurs d’aujourd’hui.

Surélever la partie sonore de l’instrument

Le béton absorbe énormément les fréquences moyennes et aigües, et donc amplifie et prolonge les fréquences graves. 

Il génère aussi un son très direct. Ainsi, les sonorités s’amalgament à une certaine distance de la source sonore. C’est pourquoi il est important que l’orgue soit à distance de l’auditoire, mais aussi de l’organiste. Pour ce faire, il s’agit de surélever d’ensemble de la tuyauterie et ce qui la fait fonctionner. 

Afin que le son se déploie convenablement, il convient que la source sonore soit plus haute d’au moins un mètre. 


Témoignage d’un musicien pour étayer ce projet de reconstruction

« Pour un musicien professionnel, constamment  dans  la recherche et dans l’exigence  que nécessite l’art de manier les sons et les mélodies afin de toucher les âmes, disposer d’un instrument de grande qualité est absolument fondamental. 

En effet, quelle frustration de se sentir contraint, à cause d’un « outil » qui ne rendrait pas justice à cet idéal. 

On comprend parfaitement qu’un violon bon marché limitera l’artiste qui devra s’en servir. Et  par conséquent, ce musicien et cet instrument ne pourront jamais porter le message de la musique  …. même avec la meilleure volonté du monde.  

Et qu’en définitive, un luthier qui, après des années d’apprentissage, d’exigences, remises en question, met au monde un instrument d’exception, cela a un forcément un coût. 

Mais, lorsque L’artiste musicien et cet instrument d’exception se rencontrent, ils sont enfin capables de toucher le cœur et les âmes au plus profond de nous… »


Frédéric Mellardi, 1er trompette solo à l’orchestre de Paris.

Frédéric Mellardi, Colombien membre fondateur de l’association Colombes.Orgue, et Domenico Severin, ont enregistré un CD de pièces musicales pour trompette et orgue, joué sur l’orgue de Sainte Geneviève d’Asnières (en raison des dysfonctionnements de celui de Colombes)